Macron. Méritons-nous ce genre de président et de classe politique ?
Nous avons un président, comédien jusqu’au bout des ongles, qui fait semblant d’être encore un peu metteur en scène. Comme il peut. Retenons notre souffle. Nous avons une démocratie citoyenne à portée de mains qui est à construire, faire vivre et protéger. Sinon nous aurons droit immanquablement au toboggan autoritaire par défaut de volonté et de bêtise aussi. Autant alors se dire les choses et peser les enjeux.
Pauvres de nous.
Pauvres de nous de devoir subir les énièmes caprices d’un dirigeant et de toute une classe politique fuyant ses responsabilités avec des acteurs qui n’ont rien trouvé de mieux que d’entretenir cette lamentable comédie de la fonction politique et de ses devoirs en se comportant comme des cancres se singeant eux-mêmes en ayant l’air de ne pas y croire. Surjouant comme dans une téléréalité en s'efforçant encore de nous entraîner dans leurs jeux dérisoires avec la complicité active ou passive de ceux dont le métier, au moins à minima, est de nous tenir correctement informés afin de nourrir la compréhension et la réflexion commune plutôt que de se mettre au service de ce type de mascarade. Pauvres de nous aussi qui avons permis cela par la pusillanimité de nos votes en ayant si longtemps laissé au pouvoir ce type de responsables politiques et supporté leurs comédies et intrigues qui n’auraient pas été possibles sans la mise en scène et la complaisance de ceux qui se présentent encore comme des journalistes, de France-Culture à CNEWS. Entraînés, de très bon gré, de bon gré ou mauvais gré ou à l’insu de leur plein gré, cela les regarde, dans une évolution mortifère. Devenus des pourvoyeurs et relais de propagande de plus en plus mal déguisés et petites mains serviles de la grande supercherie qu’est devenue notre pauvre vie politique. Pauvres de nous de ne pas avoir suffisamment voté ni réfléchi à ce qui se passait dans notre pays pour devoir laisser faire maintenant et écouter ceux qui n’ont pas d’autres buts que de continuer la même chose sous d’autres apparences en promettant des rustines comme gage de leurs compétences et bonne volonté.Sans nous être interrogés sur la distorsion entre leurs promesses et la réalité des votes de leurs élus et leurs conséquences ni sur la singulière bienveillance des chaînes d’info aux mains de milliardaires d’une mondialisation qui leur a si bien réussi, à nos dépens pour l’essentiel. En regardant sans trop réagir, comme si nous ne faisons pas vraiment partie du jeu, jouer de concert droites et extrême-droite la même carte, la seule qui leur reste, travailler par tous les moyens à nous entretenir divisés dans la confusion avec l’espoir ainsi de se maintenir au pouvoir quitte à le partager dans les plus sordides arrangements. Sans plus même parvenir maintenant à se cacher.
Un tournant politique tel que notre pays n’en a vécu que quelquefois par siècle.
Ce serait bête maintenant et le mot est faible de louper le coche faute d’avoir eu le courage de nous comporter en citoyen et de prendre nos responsabilités chacun avec nos moyens, ne serait-ce que par un vote mûrement réfléchi en connaissance de cause. Loin de la comédie et des apparences médiatiques sans laquelle toute une classe politique serait disparue depuis un moment déjà, ensevelie sous le poids de ses résultats et ses tromperies. Nous sommes rendus à un type de tournant politique tel que notre pays n’en a vécu que quelquefois par siècle. Et fait exceptionnel, en étant en mesure d’y participer lucidement si nous nous donnons un peu de peine afin de ne pas subir la précipitation des événements qu’essaiera d’ orchestrer des forces dont la seule chance est de nous maintenir divisés comme cela est arrivé trop souvent aux générations qui nous ont précédés mais aussi à nous-mêmes, toutes générations confondues.
Il va falloir changer de classe et de pratiques politiques et que nous changions nous aussi. Dans notre compréhension et pratique de notre rôle de citoyen si nous ne voulons plus continuer de subir ce genre de dégringolade pour nous retrouver un jour coincé entre un Biden, un Trump et un Musk et tout ce qui va avec. Il va falloir réformer sérieusement nos institutions en nous donnant les moyens de faire vivre une démocratie de citoyens si nous ne voulons pas en voir mourir pour longtemps très vite la possibilité. Parce que, soyons-en conscients, c’est le projet et c’est là que résident les intérêts d’une minorité résolue et puissante si nous la laissons faire et si nous nous laissons faire. Une poignée d’oligarques de la mondialisation financière et leurs obligés. Dont les intérêts s’opposent de plus en plus brutalement aux nôtres sur le plan économique et tout ce qui en découle. La satisfaction de nos besoins essentiels avec du travail et un partage équitable des richesses créées avec des contributions à l’impôt justement proportionnées à nos revenus et charges. L’existence d’un système d’information fiable, indépendant et pluriel. La sécurité et le respect de nos droits. Des services publics en état de fonctionnement et présents. Une certaine maîtrise de notre avenir collectif et la capacité d’en discuter et décider dans des formes démocratiques requérant des dirigeants tenus au principe d’honnêteté et de responsabilité comme tout un chacun. La nécessité de pouvoir débattre des modalités et contenus de notre participation dans les instances internationales auxquelles nous sommes rattachées et particulièrement aux moments de crises. Il est urgent que nous nous en donnions les moyens.
Soutenons alors méthodiquement et sans faiblir ni plier le genou devant les vagues de calomnies et les invitations habituelles pour ne pas dire les provocations à la division qui viendront inévitablement comme à chaque fois. Soutenons ceux qui depuis des années n’ont pas changé d’analyses ni de propositions. Allant courageusement à contre-courant des vagues de propagande officielle quand la paix et le droit international sont en jeu. Défendant méthodiquement le travail correctement rémunéré et respecté, la préservation des biens communs et des services publics contre les acteurs de la rente et de la spéculation qui vont chercher le travail moins cher ailleurs en se faisant subventionner ici et en réclamant un privilège fiscal par-dessus le marché. Mettant ainsi cul par-dessus tête notre économie et nous proposant de payer comme il se doit leur addition. Des responsables, qui tranquillement, en quelques mois, méthodiquement ont réussi à fédérer suffisamment de députés d’une Assemblée Nationale sans majorité absolue pour construire un budget équilibré dégageant en plus des recettes supplémentaires afin de pallier la déconfiture dans laquelle les gouvernements précédents, grands donneurs de leçons, nous ont menés. Réalité politique incontournabe et pourtant aussitôt passée aux oubliettes de l’information comme il se doit.
Un impardonnable blasphème.
En raison du rétablissement d’un budget au prix, c'est exact, d’un impardonnable blasphème pour certains, taxer même à la marge, les rentes et bénéfices vertigineux de certains grands patriotes prêts à en appeler à la patrie en danger, à la catastrophe nationale et au chantage de leur désertion (on a envie de leur dire chiche). Redoutant en fait avant tout le risque impardonnable il est vrai mais surtout contagieux que cela n’ouvre les yeux de ceux qui n’avaient pas encore compris en se demandant pourquoi cela n’a pas été expliqué ni fait plus tôt. La réaction ne s’est pas fait attendre et les masques sont tombés. Le temps d’un mauvais coup puis sitôt remis en comptant sur notre aveuglement et oubli. Ce budget de redressement et de justice a été immédiatement torpillé par les droites réunies avec le RN. Sans surprise pour ceux qui ont l’habitude de confronter les promesses des uns et des autres avec leurs votes communs ici à l’Assemblée et au Parlement Européen. On comprend mieux maintenant la surexposition médiatique et toute la guirlande de sondages que le RN doit aux chaînes d’info et médias détenus par une poignée d’oligarques. Une démonstration exemplaire de solidarité ici entre politiciens. Méthodique, répétée, prévisible, dès que l’un ou l’autre se trouve en difficulté devant une gauche résolue à combattre efficacement et remettre en cause les privilèges de la rente et de la spéculation financière. Comme déjà au second tour des législatives de 2022 et 24 dont le déroulement et les résultats ont permis toutes les manœuvres dilatoires qui ont suivi et qui continuent d’asphyxier notre vie politique en empêchant nos arbitrages démocratiques. Il est important de ne plus jamais oublier cela quand nous entrerons désormais dans un bureau électoral si nous voulons que nos votes aient tous leurs effets. Parce que jusqu’ici, avec une longueur d’avance à chaque fois, nos adversaires ont montré qu’ils maîtrisaient l’art de la duplicité avec l’assurance de la connivence et la discrétion de l’essentiel des médias qui continuera. Pour s’asseoir ensuite comme si de rien n’était sur nos votes et les règles élémentaires de la démocratie. N’oublions pas non plus la bêtise insistante de certains dirigeants élus pour ne pas dire repêchés par nous, ne pouvant s’empêcher de faire passer, pour le délice des médias et de nos adversaires, la prérogative de personnes et d’étiquettes avant les engagements d’union et de coopération envers nous leurs électeurs à qui ils doivent leurs mandats. Certain ayant déjà reçu une sanction électorale malheureusement au préjudice de notre rassemblement à tous.
Ce qui détermine la pertinence d’un combat politique.
La bonne nouvelle, c’est que maintenant la plupart des journalistes font pitié quand ils essaient comme ils peuvent de donner le change et de trouver un angle plausible un peu positif, un peu en prise avec la réalité, pour continuer de distiller la propagande officielle concernant ce qui se passe au Moyen-Orient, en Europe avec l’Ukraine et ici avec la déconfiture chez-nous d’une classe politique en pleine dérive. Dont nous avons du mal à voir quelle faction va finalement emporter l’autre dans le bras-mort du delta où s’épuisent à se maintenir à flot de pauvres acteurs ayant consciencieusement travaillé à se disqualifier l’un l’autre dans leur crapoteuse concurrence à vouloir être le champion capable d’endiguer toutes les forces de construction d’une démocratie fondée sur le rassemblement et le respect des citoyens. Une démocratie citoyenne au service de l’équité, du progrès social, de l’écologie responsable et de la responsabilité politique assumée. Qui traversent toutes les couches sociales de la société qui veulent maintenant une avancée démocratique significative qui est maintenant à notre portée, au vu du temps perdu et du bilan catastrophique dans lequel nous sommes parvenus, de l’ambiance pestilentielle et conflictuelle dont rêvent certains comme dernier rempart au maintien d’un monde fractionné, injuste, sourd, aveugle et autoritaire.
Ce qui détermine la pertinence d’un combat politique, ce sont la pertinence et la cohérence des analyses et propositions concernant l’organisation politique, les moyens de l’économie et de la justice sociale, une responsabilité écologique équitablement discutée et partagée ainsi qu’une diplomatie au service de la paix et de la coopération avec le levier d’un droit international respecté par tous. C’est à cette aune que se mesurent la compétence, l’authenticité et la représentativité d’un mouvement politique dès lors qu’un traitement équitable de l’information et des débats publics puisse avoir lieu dans le pays. Il en va de même pour les responsables politiques qui animent et conduisent ces mouvements politiques. Si nous voulons une démocratie de citoyens, il faut que chacun d'entre-nous s'attache à essayer de comprendre ce qui se passe et la défendre selon ses disponibilités et ses moyens. Être un citoyen respecté et en obtenir les moyens cela a un prix. Parce que quelque que soit le pouvoir en place, si ce n'est pas le cas, toutes les dérives et supercheries prospéreront toujours.
Échanger un Macron contre une Le Pen ?
Qui a encore envie d’échanger un Macron contre une Le Pen (ou son substitut), la dernière chance des oligarques et de leurs obligés ? Après avoir été roulé dans la farine pendant des années par des candidatures médiatiques à la Sarkozy ou à la Hollande. Jamais deux sans trois ? C’est déjà fait.
Rappelons que le NFP a d’ores et déjà proposé des solutions économiques approuvées par des centaines d’économistes et une prix Nobel et, dans l’adversité, par un travail parlementaire rigoureux et continu, a réussi à proposer un budget en équilibre en dégageant mêmes des recettes supplémentaires. Le tout allègrement torpillé par la coalition des droites avec l’aide du RN. Qui a quand même fini par voter la censure, mise au pied du mur de la honte et de l’escroquerie qui risquait de devenir difficile à expliquer à ses propres troupes de plus en plus lucides. Soyons prêts et déterminés. Le temps est venu de prendre nettement nos responsabilités de citoyens en choisissant dans les différentes forces de la gauche des dirigeants qui respectent leurs engagements et travaillent à leurs réalisations et de les soutenir sans défaillance tant qu’ils sont à la hauteur de la tâche et de leurs engagements. Il y a des gens qui nous ont déjà fait perdre trop de temps et d’occasions. Nous mêmes n’avons pas toujours été assez présents. Nous sommes arrivés dans des moments décisifs, sachons ne pas nous dérober et être à la hauteur des enjeux.